Si tout avait été normal, nous aurions retrouvé le club Soroptimist de Rennes comme chaque année en novembre pour la projection d'un film au profit de l'ASFAD. Le rendez-vous a été reporté pour cause de covid et de fermeture des cinémas. En mars, sans doute...
En attendant, les membres du club poursuivent leur travail de l'ombre au profit d'autres femmes en France et dans le monde.
Une étudiante Salvadorienne, en dernière année de Master 2 à Rennes se réjouit d'avoir été choisie pour l'obtention d'une bourse qui va lui permettre de finir sereinement l'année universitaire.
Parmi les différents axes de travail soumis aux membres des clubs Soroptimist par l'Union Française, deux sont particulièrement mis en valeur par le club de Rennes : la protection de l'environnement et l'éducation des femmes et des filles.
Pour le premier domaine, c'est vers l'Amazonie colombienne que se tournent depuis quelques années les regards du club. Esmeralda Guzman, une des membres les plus dynamiques, elle-même Colombienne d'origine et engagée pour la reforestation dans sa région natale, a permis de faire le pont entre les deux pays. Le club soutient depuis trois ans un projet pilote porté par une famille dans une des communes les plus déboisées du pays. Soroptimist Rennes a ainsi insufflé de l'espoir à ces sylviculteurs qui planté et cultivé 10 000 arbres sur une surface de 10 hectares. Une parcelle à laquelle ils ont choisi de donner le nom de Suzanne Noël, fondatrice de Soroptimist France en 1924.
« Beaucoup de choses qu'on partage en tant que femmes »
Amérique Latine toujours, c'est une jeune Salvadorienne qui cette année s'est vue remettre un chèque par le club Soroptimist de Rennes au nom de l'Union Française. Elle bénéficie ainsi d'une bourse exceptionnelle que l'Union Française a décidé d'octroyer en cette année particulière à une étudiante en cinquième année d'études supérieures pour lui permettre de traverser la crise sanitaire devenue crise économique. Chaque club était invité à présenter des candidates ; parmi les noms portés par le club de Rennes, Carolina Fabian, 30 ans, en dernière année d'études de civilisation et littérature espagnoles, a été retenue.
« J'ai toujours eu des petits boulots depuis que je suis étudiante en France - explique-t-elle - des jobs plutôt physiques parce que ce sont les plus faciles à trouver quand on est étranger-ère! ». Serveuse dans la restauration, après avoir été femme de chambre dans l'hôtellerie ou encore agente de nettoyage, elle a dû cesser toute activité salariée depuis plusieurs mois à cause du covid. Elle se réjouit de pouvoir consacrer la fin de son année universitaire à la rédaction de son mémoire, sans angoisse quant au paiement de son loyer et de sa nourriture. « Pour mes parents aussi – dit-elle - c'est un soulagement de se dire que je vais pouvoir souffler un peu ! »
Esmeralda Guzman ne cache pas qu'en voyant Carolina, elle se revoie quand elle avait elle-même trente ans, arrivant en France comme assistante en fac de langue. « Il y a sûrement des membres du club qui ont vécu une expérience semblable – pense la jeune Salvadorienne – même si ce n'est pas la même époque ni la même vie, il y a beaucoup de choses qu'on partage en tant que femmes ! »
Geneviève ROY